Version française / Manifestations
- Libellé inconnu,
Séminaire " Histoire du spectacle vivant XIXe-XXI siècles " saison 2018-2019
Depuis plus de 15 ans, Jean-Claude Yon et Graça Dos Santos organisent un séminaire d’histoire du spectacle vivant en collaboration entre le CHCSC - Centre d'histoire contemporaine des sociétés contemporaines de l'Université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et le CRILUS - Centre de Recherches Interdisciplinaires sur le monde Lusophone - Études Romanes (EA 369) de l'Université Paris Nanterre. Ce séminaire s'intéresse à toutes les formes de spectacle vivant : théâtre, opéra, danse, concert etc.
du 12 novembre 2018 au 3 juin 2019
Les lundis de 17h30 à 19h00 les :
- 12 novembre 2018
- 03 décembre 2018
- 07 janvier 2019
- 04 février 2019
- 04 mars 2019
- 08 avrl 2019
- 06 mai 2019
- 03 juin 2019
Bibliothèque nationale de France,
71 rue de Richelieu 75002 Paris (rendez-vous devant le 71)
Programme du lundi 12 novembre 2018 Au lundi 03 juin 2019 :
12 novembre :
Laetitia Corbière, « Le développement du concert américain entre 1850 et 1880 une histoire transnationale”
De façon inattendue, 1848 représente un tournant majeur dans l’histoire du concert. À cette date en effet, des musiciens fuyant les tumultes européens émigrent vers les États-Unis, y important savoir-faire et pratiques. Parmi eux se distinguent Maurice Strakosch, Max Maretzek et, plus tard, Maurice Grau, trois Moraves appelés à devenir les premiers imprésarios modernes. Cette communication analysera le développement du commerce musical aux États-Unis, entre 1850 et 1880, comme un chapitre de l’histoire des migrations transatlantiques. Pour ce faire, nous soulignerons le poids des savoir-faire européens importés, puis nous étudierons les implications de l’origine commune des principaux imprésarios, de leur ancrage dans la communauté juive morave de New York et de leur insertion dans des réseaux transnationaux.
3 décembre :
Pauline Girard, « Léo Delibes, itinéraire d’un musicien des Bouffes-Parisiens à l’Institut »
Léo Delibes, compositeur choyé de son vivant, puis décrié et quelque peu oublié, malgré la permanence de plusieurs de ses œuvres au répertoire, bénéficie au XXIe siècle d’un regain de faveur mérité sur les scènes théâtrales. De 1836 à 1891, le parcours de ce jeune homme doué nous conduit à nous interroger sur les difficultés pour un musicien de faire carrière sous le Second Empire, de ne pas se laisser enfermer dans un genre mineur, et d’accéder aux théâtres prestigieux que sont l’Opéra et l’Opéra-Comique. Après la guerre de 1870, d’autres questions se posent avec la maturité artistique : comment ne pas se laisser déborder par les obligations et les séductions de la réussite académique et sociale, et tracer son chemin devant l’influence grandissante de l’œuvre wagnérienne face à laquelle tout musicien de ce temps est sommé de se positionner.
7 janvier :
Anne-Laure Feuillastre, « Le Nouveau Théâtre Espagnol (1967-1978) : reconstruire l’histoire d’un courant oublié sous la dictature franquiste »
Pendant les dernières années du franquisme (1939-1975), un courant dramatique minoritaire et marginalisé a tenté de se développer en Espagne, appelé plus tard « Nouveau Théâtre » (Nuevo Teatro). Ce courant a constitué une véritable voie de résistance à la dictature, d’un point de vue politique, culturel et esthétique. Son exclusion de la scène (en raison de la censure gouvernementale, de la sclérose culturelle du pays ou encore du public majoritaire) a amené les auteurs à se développer via des canaux alternatifs de diffusions ; mais cela ne les a pas empêchés de rechercher l’innovation et l’expérimentation –tant dans les textes que sur scène–, faisant du Nouveau Théâtre une réelle avant-garde pour l’Espagne de la fin des années 1960 et du début des années 1970. Il s’agira de présenter ce courant, son histoire, ses influences dramatiques et ses traits stylistiques tels que la dissidence langagière, l’allégorie ou le symbole, toujours à considérer sous le prisme de l’opposition politique et sociale qui a caractérisé le mouvement. Le séminaire sera donc l’occasion de présenter les résultats de recherches réalisées dans les archives espagnoles ou grâce aux témoignages vivants d’auteurs, d’acteurs ou de metteurs en scène de l’époque, une approche qui permet de faire revivre ce courant éphémère et oublié.
4 février :
Emeline Jouve, « 68 & le Living Théâtre. Mémoires d'une révolution. Passions ordinaires »
Si le festival d’Avignon 1968 déchaîna les passions, l’histoire officielle semble pourtant avoir minimisé les événements de ce mois de juillet dont l’intensité reste vive dans les mémoires de celles et ceux qui y participèrent en tant qu’artistes, organisateurs, ou spectateurs et à qui, cinquante ans plus tard, nous avons donné la parole pour tenter de comprendre ce qui se jouait alors dans la Cité des Papes. Ces témoignages d’« expériences ordinaires » seront l’occasion de revenir sur les rapports entre histoire et mémoire et sur le positionnement de la chercheuse dans l’entreprise qui fut la sienne de donner à lire (et à entendre) les souvenirs passionnés de ses interlocutrices et interlocuteurs.
4 mars :
Virginie Tostain, « Le théâtre Blossac de Châtellerault, de l'église au théâtre à l'italienne »
Aménagé au milieu du XIXe siècle dans l'ancienne chapelle du Couvent des Minimes, puis rénové en 1899, le théâtre municipal de Châtellerault est exceptionnel : en plus d'avoir conservé son enveloppe et ses décors, de nombreux dispositifs scéniques sont encore présents : machineries, décors, cage du souffleur... Menacé de destruction, sa protection a évolué en même temps que la conscience patrimoniale pour les lieux de spectacle : restauré en 2013, il est aujourd'hui un conservatoire du théâtre à l'italienne : témoignage de son époque et aussi lieu d'expérimentation et de créativité.
8 avril :
Izabella Pluta, « Metteur en scène aujourd’hui – identité artistique en question ? »
Présentation du livre collectif qui rassemble une quarantaine de textes de metteurs en scène et de chercheurs en études théâtrales de Suisse, de France, de Pologne, du Royaume-Uni et du Canada. L’ouvrage s’inscrit dans la vive discussion sur les multiples mutations qui traversent la mise en scène contemporaine. En effet, nous avons affaire ici à des transformations qui font naître une multitude d’approches de travail sur le plateau et qui provoquent également des déplacements importants dans les corps de métiers liés à cette activité professionnelle. Chaque fois, la figure du metteur en scène est analysée à travers une collaboration spécifique, plus précisément avec l’auteur, l’acteur, le scénographe, le technicien, le chercheur ou le vidéaste. La problématique de la formation et le metteur en scène comme pédagogue seront également évoqués. On évoquera en particulier la collaboration dédiée au dispositif technologique qui réserve une place privilégiée à un concepteur son/vidéo/lumière, à un designer ou à un ingénieur en robotique. Il s’agit donc de spécialistes qui viennent parfois de laboratoires scientifiques et d’unités de recherche et qui intègrent un projet artistique.
6 mai :
Sylvain Ville, « L’émergence du spectacle sportif à Paris (1890-1914) »
Cette intervention se propose de traiter de la genèse et de l’essor du spectacle sportif au tournant du XXe siècle. En s’appuyant principalement sur le cas de la boxe et dans une moindre mesure sur la lutte et le cyclisme, il s’agira de montrer que ces activités se structurent à la croisée du sport et du spectacle. Cette codification particulière illustre combien les circulations entre ces deux univers sont multiples. Elle offre alors un nouveau regard sur la dynamique d’émergence de ce spectacle populaire
3 juin :
Jeanne Le Gallic, « Quand l’immigration pense le postcolonial : la représentation théâtrale au service de la lutte »
Cette intervention s’intéressera à l’émergence du théâtre de l’immigration durant la décennie 1970, dans la poursuite de luttes qui marquent l’apparition d’un discours critique sur la colonisation et ses effets. Le théâtre, véritable continuité de l’activité politique et militante, permet alors de mettre en scène les mécanismes d’aliénation et d’exploitation auxquels sont soumis les immigrés en contexte contemporain. Bien plus qu’un théâtre politique, le théâtre immigré illustre les théories anglo-saxonnes sur la colonisation et ses conséquences dans le jaillissement de nouvelles formes discursives et esthétiques. Le poids de l’héritage colonial, en particulier celui lié à l’Algérie, permet ainsi de mobiliser les immigrés autour d’une identité contextuelle et de développer un théâtre qui repose idéologiquement et esthétiquement sur l’examen panoramique d’une réalité qui s’inscrit dans une temporalité et une territorialité en perpétuel mouvement.
Responsables du séminaire :
- Jean-Claude Yon, professeur à l'UVSQ.
- Graça Dos Santos, professeur à l'Université de Paris Nanterre.
Mis à jour le 27 novembre 2018