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LA LANGUE PORTUGAISE EN CULTURES avec Víctor Barros

Publié le 31 janvier 2023 Mis à jour le 8 février 2024

Cycle de séminaires du CRILUS / Programme saison VI / 2022- 2023 Le Cycle « La langue portugaise en cultures » est proposé dans le cadre du Centre de recherches interdisciplinaires sur le monde lusophone – CRILUS /université Paris Nanterre, en partenariat avec la Chaire Lindley Cintra et la Maison du Portugal - Résidence André de Gouveia (Séminaires doctoraux ouverts aux étudiants de Master)

Date(s)

le 7 février 2023

de 9h à 11h
Lieu(x)

Bâtiment Ida Maier (V)

en salle V504
Plan d'accès


Comment la fantaisie coloniale salazariste a inventé la Guinée portugaise: commémorations, falsification de l'histoire et manipulation de la mémoire impériale.

 
Cette communication analyse la façon dont le récit et la mémoire publique sur la “découverte” de la Guinée portugaise ont été inventés et établies en 1946 comme histoire officielle, même lorsque les sources historiques et les chroniques de l’époque ne corroborent pas ce fait avec la rigueur historique requise.
Dans un premier temps, la commémoration du cinquième centenaire de la Guinée portugaise (1446-1946) sera examinée afin de mettre en évidence les cérémonies tenues dans la métropole et la colonie, ainsi que les contextes institutionnels de sa production. Ensuite, l'analyse mettra en évidence les technologies culturelles destinées à promouvoir l'image de la colonie, ainsi que les stratégies et protocoles mis en œuvre pour forger le concept de « découverte » de la Guinée portugaise.
Enfin, l'argument central de cette recherche est de démontrer que la Guinée portugaise commémorée en 1946 n'était pas et ne correspondait pas en termes historiques, géographiques et sémantiques au territoire de la côte de l'Afrique de l'Ouest approché par les explorateurs coloniaux portugais du XVe siècle. De ce point de vue, la «découverte» de la Guinée portugaise était une fausse invention promue par les autorités salazaristes et par les érudits coloniaux portugais qui ont collaboré avec le régime salazariste. Les actions de ces promoteurs de la mémoire impériale portugaise ont aidé, d'une part, à falsifier l'histoire de cette soi-disant « découverte » et à influencer la compréhension globale de ce fait; d'autre part, ils ont contribué à fausser l'interprétation des faits décrits par les chroniques de l'époque en vue de renforcer l'idéologie et la politique coloniales et par conséquent, de justifier l'entreprise de commémoration impériale portugaise en Afrique.
 
Víctor Barros possède un doctorat en Études contemporaines/Histoire contemporaine de l’Université de Coimbra. Sa thèse, « Les commémorations, les utilisations publiques de l’histoire et la mémoire de l’empire dans les colonies pendant l’État Nouveau portugais (1933-1974) », a été distinguée en octobre 2020 par le Prix International de Recherche Historique Agostinho Neto. Il est également l’auteur du livre Camps de concentration au Cap-Vert : Les îles comme espaces de déportation et de prisons pendant l’État Nouveau (mention honorable du Prix d’histoire contemporaine Victor de Sá – 2008).
Ses recherches se concentrent entre autres sur les questions de l’histoire coloniale et des empires coloniaux, des anticolonialismes, des politiques de mémoire, des usages publics de la mémoire coloniale et de l’écriture de l’histoire.
Il a été boursier de la Fondation Calouste Gulbenkian et, en tant que tel, a réalisé des travaux de recherche d’archives en Angola, au Cap-Vert, en France, au Mozambique et au Portugal. Il a également travaillé comme membre du projet de recherche Amílcar Cabral - De l’histoire politique aux politiques de mémoire, et a réalisé dans ce cadre des missions de recherche d’archives et des séminaires en Guinée-Bissau, au Cap-Vert, au Portugal et en France. Il a publié de nombreux articles et plusieurs chapitres dans des œuvres collectives de langues portugaise et anglaise. Il est actuellement chercheur à l’École des Hautes Études Hispaniques et Ibériques de la Casa de Velázquez à Madrid et de l’Institut d’Histoire Contemporaine de l’Universidade Nova de Lisbonne.
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Mis à jour le 08 février 2024